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Vendredi 17 mai 2024
Comment mesurer son addiction aux jeux vidéo ?

Comment mesurer son addiction aux jeux vidéo ?

Beaucoup de personnes vont très facilement parler d'addiction dès qu'un joueur dépassera un certain temps de jeu. Pour autant, de nombreux psychologues spécialisés dans le jeu vidéo, tels que Serge Tisseron ou Michaël Stora, ainsi que l'OMS, rappellent qu'il existe de nombreux critères pour définir une pratique néfaste. Mais, quels sont-ils ? C'est ce que nous allons voir ici.

Les critères pour mesurer son addiction aux jeux vidéo

Le temps de jeu

Critère le mieux reconnu, le temps de jeu est souvent très mal mesuré quand il s'agit de définir l'addiction d'un joueur. Ainsi, pour certains, deux heures de jeu par jour suffiraient à dire qu'il y a addiction, quand pour d'autres, une après-midi entière semble être une durée de jeu normale. En réalité, il n'y a pas de temps de jeu "fixe". Cela va beaucoup dépendre de la situation du joueur, du type de jeu, de ce que lui apporte le jeu et de son impact sur sa vie sociale et sa santé. Cependant, il est clair que certains jeux multijoueurs coopératifs, comme les MMORPG, sont plus chronophages et qu'une durée de jeu importante est moins grave que dans le cas de jeux courts, répétitifs et activant fortement le circuit de récompense, comme les MOBAs.

Jeu solo ou multijoueur ?

L'un des points clé pour définir l'addiction est la perte de sociabilité. Ainsi, un jeu permettant au joueur de jouer avec ses amis pourra être considéré comme une activité positive d'un point de vue social. En revanche, un jeu dans lequel le joueur est seul avec lui-même pourra beaucoup plus facilement devenir l'objet d'une fuite de la réalité. Dans ce cas-là, un temps de jeu important deviendra un critère beaucoup plus inquiétant. Cependant, il faut noter que pour que la sociabilisation dans le jeu vidéo soit positive, les psychologues considèrent qu'il faut que les joueurs se rencontrent également à l'extérieur du jeu, pour d'autres activités. Tout cela est également à relativiser selon la situation du joueur : par exemple, une personne immobilisée peut se servir du jeu vidéo pour améliorer sa sociabilisation et donc en tirer bénéfice, même en ne socialisant que par ce bais.

Impact sur la santé, la vie sociale et le travail

Il s'agit d'un critère essentiel pour savoir si une personne souffre d'addiction aux jeux vidéo : quel est l'impact IRL de sa pratique vidéoludique. Pour la santé, il faut alors se demander si le joueur à tendance à rater des repas, à mal se nourrir, à ne pas se doucher, à mal dormir ou à rater des rendez-vous chez le médecin à cause des jeux vidéo. Pour la vie sociale, est-ce qu'il préfère rester jouer seul plutôt que de voir ses amis, rencontrer des gens ou se rendre à des événements auxquels il aurait aimé aller en temps normal. Pour le travail, on vérifiera si le joueur à tendance à sécher les cours ou à rater des jours de travail pour pouvoir jouer ou si le manque de sommeil impacté ses capacités de travail.

Obsession pour le jeu

Finalement, le dernier critère : à quelle fréquence le joueur pense-t-il à son jeu ? Un temps de jeu important peut n'avoir aucun impact négatif sur un joueur, si ce dernier est complètement présent dans ses autres activités. En revanche, un joueur qui passe son temps à penser, voir à rêver de son jeu vidéo et qui ressent de la frustration quand il n'y joue pas, aura beaucoup plus de chance de souffrir d'addiction, même avec un temps de jeu réduit.

Conclusion

L'addiction aux jeux vidéo dépend de beaucoup de critères et le contexte joue un rôle essentiel, comme dans toutes les addictions. Si vous pensez que les jeux vidéo influent négativement sur votre vie, le mieux reste de prendre contact avec un psychologue ou un psychiatre.